Sur son lit, Clair n'avait pas pu dormir. Et cela pour un bon nombre de raisons.
Premièrement, c'était la plus évidente, une marionnette sans visage lui avait donné les clefs d'une chambre qu'elle n'avait visité dans un immeuble dont elle ne savait rien. Cet immeuble était lui-même placé dans une ville étrange -merveilleusement étrange-, dans un monde tout aussi étrange et loin de toute terre connue.
Secondement, elle logeait la chambre 105. Où est le problème, me direz-vous ? Et ben, notre jeune femme ne supportais pas le chiffre zéro. Elle se sentait mal à l'aise face à ce trou vide et sans avenir. Qui plus est, le zéro était entouré par un cinq et un un. Pouvait-il les aspirer dans son vide interne ? Rongée par le doute, Clair ne s'était endormie que tard dans ce qui semblait correspondre à la nuit.
Durant son petit-déjeuner, elle avait longtemps hésitait. Tous ces plats avaient l'air si alléchants ! Mais cela laissait présager un piège. Méfiante, elle finit quand même par engloutir une demi-tarte et une douzaine de toasts au miel ou à la confiture. Elle finit sa "matinée" en attendant Lucius à l'entrée de l'hôtel. Elle en avait profiter pour remplir son carnet de divers données connues d'elle seule.
Alors qu'ils exploraient conjointement la ville en quête de la gare, Lucius s'orienta vers quelque chose que Clair ne percevait pas. Le suivant, elle comprit qu'il avait dénicher quelqu'un. Et pas n'importe qui, une jeune fille. Un poids s'envola des épaules de Clair. Lucius avait beau être un humain, un individu de sexe féminin rassurait la rassurait grandement. Même si l'homme lui avait dit avoir fait la rencontre d'une autre humaine.
La voyant se retourner à leur venue, Clair lui prit la main en souriant.

- Bonjour ! Moi c'est Clair, et lui là-bas, c'est Lucius ! Tu es humaine, n'est-ce pas ? On cherche à repartir, tu ne saurais pas comment faire à tout hasard ?

Sa voix retomba d'un coup, en même temps que son sourire. Cette personne pleurait.

Clair suivait l'échange avec attention. Son visage ne laissait transparaître aucune émotion, on aurait pu croire qu'elle suivait un match de tennis à la télé un dimanche, parce qu'il n'y a rien d'autres à regarder le dimanche à par Derrick et Drucker. Le petite fille avait l'air traumatisée, dans le genre des enfants battus ou violer. Pas que Clair en connaisse, mais c'était la parfaite illustration de l'image qu'elle s'en faisait. Lucius, lui, avait gardé son calme professionnel. D'eux trois,c'est lui que Clair trouvait le plus inhumain malgré son sourire attendri.
Et soudain, la petite passa du coq à l'âne. Un musée ? Un restaurant ou un hôtel, voir une cabine téléphonique ou une gare, Clair pourrait comprendre. Mais un musée ? A coup sûr, elles ne parlaient pas des mêmes musées. Les musées de Clair, s'étaient des grands bâtiments où étaient exposées des oeuvres représentatives ou incompréhensible, qui valaient des milliers au créateur si elles étaient vendues. Rien de bien intéressants, quand bien même quelques tableaux pouvaient paraître beaux.
La question de Lucius lui paraissait judicieuse, alors elle se tourna vers la petite avec un sourire qui se voulait rassurant.