"Je ne veux pas devenir un pantin..."

Ma canne frappait le sol alors que je marchais...J'avais le cœur incroyablement léger... était-ce d'avoir rencontré quelqu'un comme moi ici où j'étais perdue ? Mais qu'importe je ne me retrouvais pas plus dans le monde réel...Alors ici ou ailleurs...c'était étrange je n'avais pas vu la nuit ici comme si le soleil à peine descendu avait joué au yoyo.

Autour de moi une foule étrange de chapeaux multicolores je dis bien chapeaux car il n'y a pas de visage, ce serait un spectacle assez effrayant pour moi si leurs manteaux n'étaient pas de dizaines de couleurs tel un arc-en-ciel. Cela me rassure un peu, cela me rappelle les marchés plein de couleurs de mon pays ou encore le carnaval français empli de mannequins. Peut-être est ce jour de fête je ne sais pas vraiment.

Je n'ose pas leur adresser la parole ils sont bien plus grands que mes dix années !

Je marche le long du canal lentement appuyée sur ma canne, soudain un spectacle merveilleux s'offre à moi :

Des poissons multicolores sautent à la surface de l'eau transparente près de laquelle je marche.

Je m'approche je m'approche encore et...tombe dans l'eau, avant de m'accrocher au bord d'une main paniquée.

Les poissons s'envolent alors à la surface de l'eau dans d'étincelantes couleurs !

Je pousse un cri d'admiration avant de les regarder en un silence respectueux d'émerveillement.

Puis j'essaye de remonter avec la force de mes bras au bout de cinq minutes mais rien à faire.

Je soupire et grogne intérieurement.

C'est assez frustrant de n'avoir pas l'agilité d'avant !

Soudain un mannequin me tend la main j'hésite à prendre cette main silencieuse mais récupérant ma canne en bois flottant je finis par la prendre avec courage.

«  Merci ! » je souris une fois au sec.

Mais il est déjà reparti comme ayant fait son rôle sans avoir nulle autre existence.

Je le cherche du regard parmi la foule mais ne le vois pas. Ils se ressemblent tous ces chapeaux !

Je pèse la foule du regard un instant tristement...est ce que c'est ce qu'il arrivera si je ne trouve pas la clef la réponse le courage ...Est ce que je disparaitrai moi aussi dans une foule de chapeaux ?

Cette pensée me fait peur et je me relève avant d'éternuer malgré le soleil, mais je suis contente de ce sentiment de froid car il me prouve que je suis toujours en vie.

J'hésite à retourner à l'hôtel mais continue mon chemin, je tourne la tête vers le canal sans m'approcher cette fois ci, je commence à compter les poissons sautant à la surface.

Je suis soudain heureuse de pouvoir marcher grâce à cette canne et à cet équipement, je suis soudain heureuse d'être toujours en vie !

Je sors ma plume, de ma poche, rouge et humide et la fait voler la tenant d'une main dans les airs en chantonnant :

«  L'aigle du jour viendra sur les bras de l'azur,
L'eau qui coulera dans un murmure ,
Montrera le chemin,
A l'enfant derrière le mur,

Chante aigle chante ,
Pour que tout avance,

J'ai vu des plaines et des forêts,
J'ai senti le vent dans les traits,
Du paysage,
Tumultueux ou sage,

Chante aigle chante ,
Pour que tout avance,

Rire parmi les militaires,
Chanter la liberté comme une trêve,
C'est toi mon ami l'aigle,
Qui m'envole sur tes ailes,

Chante aigle chante ,
Pour que tout avance, »

Cette comptine en arabe mon frère me l' avait murmurée dans la cave où nous nous se cachions et depuis elle était devenue un symbole d’émancipation et de liberté pour l'enfant de dix ans que je suis.

Je marchais encore ma canne frappant le sol me répétant l'air dans ma tête parmi ces chapeaux animés mais dénués de vie.

C'était une belle journée, si on peut appeler un jour sans réelle nuit journée, je portais un tee-shirt blanc et une robe verte cachant mes fausses jambes même si à présent mes habits me collaient je continuais de marcher dans cette rue au canal et je respire l'odeur du soleil qui sèche peu à peu mes vêtements.

Je range ma plume dans poche de robe et ferme le bouton m'arrêtant pour cela puis j'entends un bruit au loin ! Serait-ce un être plus animé que ces chapeaux morts-vivants ?

L'envie de parler à quelqu'un me prend je m'apprête à courir et m'étale lamentablement sur le sol.

Je peste et me relève en m'appuyant de ma canne appuyée au sol. Malgré une certaine maladresse il m'est resté de l'agilité et de la solidité à force de m'entraîner à la barre de rééducation dans mes minces bras.

Je me résigne à courir mais presse le pas ma canne tapant plus fort le sol, mes cheveux en couettes châtains volant dans mes pas et mes yeux bleus pétillant d'espoir mais aussi d'une certaine appréhension.

Je me suis fait tant moquer et rejeter...Mais ne suis pas celle qui ne me décourage jamais ? J'arrive devant la source du bruit.

[ HRP : Tout le monde est le ou la bienvenu(e) ^^]

" C'est chouette de t'avoir rencontrée!"
Ses yeux...

« Bonjour... Euh, on est où ici? »

Ses yeux je n'en avais jamais vu de tels !

« Bon...Bon...Bonjour ! » criai-je soudain captivée.

Je la fixais encore quelques minutes fascinée puis m'apercevant que ce n'était pas très poli je bredouillais dans un rire gênée :

«  Euh ...On est ...On est... »

Je ne savais pas du tout où j'étais en fait...Je me sentais un peu bête mais cette adolescente m'intimidait déjà elle était plus grande que moi ensuite elle avait des yeux merveilleux !

«  Tu as de très beaux yeux ! » dis je tout sourire avec l'innocence de l'enfance.

Elle me regardait et je baissais la tête en maugréant :

«  Je dois te sembler bizarre... »

Je levais un regard déterminée et m’exclamais en serrant les poings devant moi:

«  Mais promis je ne te ferai aucun mal ! »

Soudain une douleur au cœur...L'opération qui devait me sauver ...J'en avais si peur...Et pourtant cette douleur cette si vive douleur...

Je m'affalais à genoux dans la rue... Des larmes perlaient sur mes joues tant la douleur était forte...

«  Ce...n'est...rien... »

Ma voix avait tremblé et je sentais à présent de grosses larmes...la pointe vive de douleur était passée mais pas la peur...

«  Grand-frère je veux grand frère ! » dis-je en m'asseyant sur le sol en pleurs.

J'avais peur tellement peur et je me sentais me noyer...tout doucement j'effaçais cette existence qui avait été la mienne pour sombrer dans le néant...

* Ne te décourage jamais !*

«  NON ! » criai-je en me relevant essuyant mes larmes d'un geste.

J’agrippais la veste de le jeune fille et l'enfant que je suis dit :

«  Je te le promets je ne disparaitrai pas ! Je vais tout faire pour vivre ! Je vais vivre ! »

Bien si elle ne m'avait pas trouvée bizarre au premier abord ce qui aurait été un miracle là elle devait me voir folle à lier...

Je me calme oui Livi calme toi CALME TOI !

Je lâchais sa veste dans un soupir et dis du haut de mes dix ans :

«  Je suis calme désolée ... »

Soudain les poissons s'envolèrent à nouveau à la surface de l'eau :

« EH MAMAN REGARDE ! »

Je n'avais pas fait attention au fait que j'avais appelé cette adolescente maman...C'était instinctif …

Je grognais en me détournant des poissons étincelants de couleur volant au dessus de l'eau :

«  C'est ta faute d'abord tu as des cheveux blonds comme elle ! »

Je n'avais vu maman qu'en photographie mais elle m'avait toujours manquée surtout quand grand-frère est parti loin et m'a laissée avec un père bien trop sévère...Le soir je prenais sa photo que je cachais sous ma palliasse et je lui racontais mille histoire...maman avait de origines européennes papa était palestinien j'ai hérité des cheveux châtains de papa et des yeux bleus de maman...

Je boudais quelques secondes puis soupirai alors que mon ventre gargouillait :

«  C'est bien beau tout ça mais j'ai faim ! »

C'est vrai j'avais faim et je commençais à regarder les poissons avec des yeux voraces.

«  Tu crois que griller un de ces trucs ça serait bon ? »

Sans attendre de réponse j'essayais d'en attraper un qui glissa de mes mains et...je tombais à nouveau dans le canal avant d'envoyer de l'eau à ma camarade de galère :

«  Allez viens l'eau est bonne ! »

Je ris j'étais trempée je n'avais pêché aucun poisson, j'avais toujours faim mais j'en avais oublié ma peine ! Être avec cette adolescente aux cheveux comme maman , trouver quelqu'un à qui parler dans ce monde inconnu oui c'est ça mais oui c'était cela exister !

«  Une pomme et un chat,
Le chat n'aime pas la pomme,
Mais la pomme dégringole ,
Viens ici jolie pomme,
Moi je suis à l'école,
Et j'aime compter,
Lire et m'amuser,
Une pomme et un chat,
Sont perchés sur le toit,
Un deux trois !
Tu ne me rattraperas pas ! »

J'avais chanté cette comptine de Palestine sans m'en rendre compte ignorant qu'ici tout le monde comprenait la langue de l'autre.

« En tout cas c'est chouette de t'avoir rencontrée ! » dit-je tout sourire un peu calmée.

[ HRP : A toi Lyra ^^]

Le petit chat est mort et toi et moi on va couci couça...
« Oui j'avais eu peur d'être toute seule dans ce monde étrange. C'est trop différent, et en même temps trop réel. » dit la jeune fille avant d'ajouter après un silence : «  Et je sais même pas ce qu'on peut y faire. On fait tu t'appelles comment et tu viens d'où ? »

Je me sentais étrangement sérieuse après cette question. Je fixais les deux yeux magnifiques et fis silence quelques secondes. D'où venais-je ? Qu'est ce qui attestait ma présence ici ? Qu'est ce qui me différenciait de ces pantins à chapeau ?

Le courage qui est en moi ! Oui c'est ça qui faisait que je vivais !

Je mis une main sur mon cœur ce cœur malade et dis très sérieusement :

«  Je m'appelle Livi et je viens d'ici ! »

Je pointais le doigt vers elle et souris soudain de nouveau enjouée :

«  Et toi tu viens d'où ? »

Pendant qu'elle répondait peut-être, je fixais longuement un poisson multicolore près de moi. Il dormait ? Parfait un steak de poisson ! Je plongeais les mains dans l'eau et réussis à le saisir mais le poisson s'agita et me donna un coup de sa nageoire dans le nez . Je le lâchais surprise avant de le fusiller du regard puis...d'éclater de rire.

« Ah ah tu as vu il m'aurait tiré la langue si il pouvait le vilain ! »

Je m'attaquais à un autre poisson un peu plus loin qui s'enfuit terrorisé. J'étais un ourson qui voulais montrer à maman ours comment il sait bien pêcher ! La faim cessait de me torturer à présent seul le jeu comptait !

Entre deux éclats de rires , un arrosage de mes bras par leur nageoire qui frappait l'eau je jetais des coups d’œil à mon ainée, elle avait les cheveux en couettes...Décidément des cheveux de la photo de maman ! Et...

Pris dans mes réflexions à la scruter je ne vis pas un poisson passer entre mes faux pieds et me déstabiliser, je tombais à la renverse dans un endroit un peu plus profond juste devant moi. Terrorisée en prenant conscience que j'avais lâché la main du bord du bassin je respirais profondément en remontant après avoir bu la tasse, c'était assez difficile mais je pouvais le faire toute seule ! Je n'avais besoin de personne ! Mais je n'avais que mes bras pour me soutenir et les prothèses des jambes me gênaient plus qu'autre chose, je venais de tomber mais déjà je les sentais m'entraîner vers le fond lourdes comme un boulet de canon...Je m'évanouis...

Je me réveillais au bord du canal était-ce un chapeau animé qui m'avait sauvé ou la jeune adolescente ? Je n'en savais rien...Je toussais crachant un peu d'eau et m'aperçus avoir perdu mes longues chaussettes et chaussures si bien qu'on voyait un peu mes prothèses qui me servaient à marcher. Près de moi ma canne ...qui donc l'avait ramenée ? Mais mes pensées n'était plus à cela.

La tête tournant légèrement je fusillais l'eau du regard ah ces poissons ces poissons !

Je sentis soudain quelque chose bouger dans mes cheveux.

Je criais surprise avant de m'apercevoir qu'un poisson s'était emmêlé dans ma tignasse châtain !
Mon ventre criait famine mais un sourire de contentement apparut sur mes lèvres, j'en avais eu un !

* Viens ici petit steak !* pensais je en levant les bras vers mes cheveux.

Mais le poisson à bout de force utilisa ses dernières forces pour se dégager, me mettre un coup de queue dans le nez et sauter dans le canal. Je soupirais face à cette pèche infructueuse.

Je me relevais le corps tremblant de froid appuyée sur ma canne.

«  Bah on a rien pêché ! » constatai je mécontente.

Je m'agitais soudain :

«  Là où j'habitais il y avait des aigles et eux ils péchaient super bien ! »

Pourquoi était-ce si important de lui faire savoir cela ? Après tout peut-être s'en moquait-elle mais peu importe j'espérais que ça l'intéresse car elle me rappelait maman et j’aurais aimé pouvoir lui parler à ma maman.

Soudain j'aperçus mes pieds en prothèses et essayais de les cacher en vain sous ma robe.

« Ah ça ? Ce n'est rien...juste une mine qui a explosé... »

Ma voix avait été apeurée mais pas triste juste effrayée que cette adolescente se moque de moi... Je n'aime pas qu'on se moque de moi et encore moins quand on ressemble à maman !

Mais mes fausses jambes moi ?

A force j'en avait pris l'habitude et aussi celle de faire avec !

Je baissais le regard...Prête à recevoir une moquerie...

* Livi ne te décourage jamais !*

Oui tu as raison grand-frère je n'allais pas baisser les bras maintenant ! Je ris doucement comme un carillon et dis :

« Bah cela 'a pas d'importance cela ne m'empêche pas de m'amuser ! »

Ce qui me préoccupait plus c'était ce cœur malade ! Devais me confier ? Mais oui c'était maman après tout enfin non mais bon...

« Ce qui m'ennuie plus c'est mon cœur tu vois il est malade et l'opération est dangereuse alors tu vois j'ai peur ! »

J'avais fini ma phrase dans un murmure soudain je relève la tête déterminée et me cachais les yeux en récitant :

« Un deux trois soleil si tu bouges que tu sois transformée en tyrolienne ! »

Je découvris mes yeux et lui dis déçue :

« Tu as bougé fallait pas c'est un jeu tu comprends ? »

Je souris heureuse soudain en disant :

« Pas grave on recommence ! »

« Un deux trois soleil si tu bouges que tu sois transformée en tyrolienne ! » dis je en me couvrant les yeux dans un rire cristallin et plein de bonheur sincère.

Le jeu il n'y a que ça de vrai pour le courage !

[ HRP : A toi Lyra ^^]

Garde espoir !
Maman ne voulait pas jouer...Mais non ce n'est pas maman ! C'est juste une jeune fille qui s'appelle Lyra et qui vient d’Angleterre...C'est où ça l’Angleterre ? Pourtant elle ressemble tant à maman ! Elle ressemble à...Maman je veux ma maman...Grand-frère j'ai peur protège moi et éloigne toutes les méchantes balles ! Grand-frère reviens je t'en supplie !

Je sentis soudain un vertige mais un mot m'empêcha de perdre mon rêve de croire en ce courage de vivre :

« Hayden... »

Je secouais la tête et souris avant d'éclater en sanglots mais la jeune fille ne semblait pas le remarquer comme perdue dans ses pensées.

Je lui pris la main...Allah même si tu n'es plus là....Allah je t'en supplie laisse moi rester avec cette fille ! Comme une maman elle veillera sur moi n'est ce pas ? Elle ne partira pas pour le moment, je t'en prie laisse moi me raccrocher à cet espoir de ne pas être néant car je l'avais senti ce souffle froid... Quand un millième de secondes à peine j'avais failli perdre mon rêve...Elle me donnera le courage un moment et même si elle part, je ne la quitterai pas vraiment n'est ce pas ? Car elle m'aura donné sa maturité comme on apprend à marcher à un enfant ou à faire du vélo...

Mais elle ne voulait pas ne pas jouer avec moi mais avec Hayden n'est ce pas ? Je ne connais pas Hayden mais...

« Connais-tu le train des rêves ? » demanda la jeune fille en relevant la tête.

Je me blottis dans ses bras et balbutiais:

« Je ne connais pas le train des rêves mais c'est peut-être le train qui nous a amené jusqu'ici ? Peut-être que l'espoir est important et encore plus ici ! Peut-être que c'est le pays de nos rêves et de nos peurs...Peut-être que pour en sortir il faudra être courageux ! Je ne sais pas ! Tu sais là d'où je viens il y a beaucoup de peur beaucoup de pleurs beaucoup de hurlements mais il y avait grand-frère...comme une maman il était là et puis il est parti et j'étais toute seule mais je me suis battue pour vivre même si papa était très très sévère, puis il y a eu cette mine ça a explosé ça a fait très mal et puis je sais plus je sais juste que je devais tenir cette promesse d'être courageuse je sais plus je sais ... »

Je m'affalais à genoux et me sentis soudain bien faible alors c'était ça la mort, je sentis le pendentif froid de mon collier sur ma peau comme si mon grand-frère me disait :

* Je suis toujours là même loin, tu peux continuer je le sais que tu peux continuer, tu as promis!*

Je me relevais en m'appuyant sur ma canne et mes prothèses...Oui je pouvais réussir j'allais affronter cette opération et toujours rester la tête haute ! Je le POUVAIS!

J'essuyais mon visage et m'écriais :

« JE DÉTESTE LA CAVE! »

Je me mis à rire, hurler m'avait fait du bien et je dis à Lyra :

« J'ai failli oublier ma promesse... Mais je vais être courageuse et tout ira bien! »

Je lui souris de ce sourire apaisé à présent et si enfantin qu'on n'y décelait pas ma précédente détresse pourtant il était sincère !

J'avais faillis me perdre mais ça allait aller !

« Lyra si tu ne veux pas jouer alors je vais chanter! » dis je avec un merveilleux sourire enfantin.

« Les aigles veillent sur la plaine,
Petit aiglon dors,
Le vent te berce,
Et la montagne t’accueille,
Ne te laisse pas perdre sur les écueils,
Tu voleras un jour,
Tu voleras le jour,

Ton père et ta mère sont les enfants du soleil,
Ils volent comme lui pareil,
Ne t'en fais pas ne pleure pas,
Tu deviendras un grand aigle,

Les bombes blessent la plaine,
Et les tirs et les mines,
On dit que là bas c'est plus beau,
Mais où pars tu petit oiseau,
Tu manqueras à tes parents si tu t'envoles trop tôt,
Ce temps viendras bien trop tôt,

Ton père et ta mère sont les enfants du soleil,
Ils volent comme lui pareil,
Ne t'en fais pas ne pleure pas,
Tu deviendras un grand aigle,

Palestine est ton pays,
Liberté et vie ton cri,
Et malgré l'ombre qui rode,
Tu ne seras pas en faute,
Si tu choisis de danser parmi les tirs,
Si tes pas chantent et ta voix fait taire les mines,
Les atrocités sont ton quotidien,
Petit aiglon déploie tes ailes pour rester sur cette terre,
La terre est ton domaine et le ciel ta mer,
Baigne y assez longtemps mais n'oublie surtout pas,
Que les hommes se font la guerre à tort,

La paix tu sèmeras des cœurs dans ton battement de cil,
Toi petit aiglon petit trésor ris encore,
Le monde est trop étrange pour ne pas essayer de le changer,
Allez viens tout deux on va essayer ! »

Je finis ma chanson de ma voix enfantine en lui disant :

« Grand-frère me chantait souvent ce chant! »

Je ris d'un rire cristallin, beau d'espoir et dis:

« Ce collier autour de mon cou, ce pendentif soleil c'est lui qui me l'a offert! »

Je souris à cette jeune fille qui ressemblait tant à la photographie de maman :

« Il me rappelle ma promesse et ma raison d'exister! »

Je dis alors tout sourire :

« Qui est ne jamais se décourager ! »

Je regardais alors la jeune fille très sérieusement et lui dis :

« Toi aussi tu dois garder espoir! »

Je pense que ce collier si important m'avait donnée du courage bien que j'ai eu du mal à saisir ce moment de doute entièrement...

« Car c'est en gardant espoir qu'on apprend le courage ! Et c'est ce que je veux! »

Je ris heureuse dans un : « Un jour je n'aurai plus peur! »

[ HRP: A toi Lyra ^^]