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 Céline Bill

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Céline Bill
Céline Bill

Céline Bill 362637rouge

Messages : 32

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MessageSujet: Céline Bill   Céline Bill EmptyMer 26 Juin 2013 - 20:41

somnus

« Je crie ton nom "liberté" »

Prénom(s) ♦ Céline
Nom ♦ Bill
Âge ♦ 15 ans et demi
Sexe ♦ féminin
Rêve ♦  «  vivre avec les autres en s'y sentant bien, vivre heureuse et intégrée dans ce monde ».
Aime ♦ Vivre, la liberté, la douceur, les sourires, son ours en peluche " Baloo", le soleil et le vent sur sa peau, l'air frais humide du matin, les arbres.
N'aime pas ♦ L'hôpital, être enfermée, qu'on lui crie dessus, l’indifférence, angoisser, les moqueries, le mépris, l'injustice, l'incompréhension.
Céline Bill 780947Sanstitre2
portrait
120*120
Quelque chose de plus à dire ? ♦Les mouettes dans le vent sont comme des drapeaux blancs chantant la liberté...  

Bienveillante ♦ Fragile ♦ persévérante ♦ Méfiante ♦ créative ♦ Marginale

apparence
« Te voilà toute belle ! » dit la dame qui l'avait peignée.

Elle lui montra un miroir accroché au mur.  Timidement Céline 15 ans presque et demi se leva . Elle sursauta en voyant son reflet empli de fragilité comme une poupée de porcelaine.

Ses longs cheveux blonds emmêlés étaient à présent lisses et éclatant comme le soleil. Ses yeux d'habitude gonflés de larmes étaient doux et paisibles en ce petit instant et d'un beau bleu profond. Elle regarda son pyjama d’hôpital blanc qui soulignait la pâleur de ses joues mais quelque chose, cet instant de bonheur peut-être, leur avait fait prendre une légère teinte rose.

Son visage à l'air enfantin jamais maquillé était fin rendant encore plus profonds ses yeux bleus.

Ses maigres épaules, pour une fois, n'était pas remontées par le stress mais baissées, paisibles. Elle avait de longues et fines jambes et sa minceur sans qu'elle soit squelettique soulignait ses formes d'adultes arrivés trop vite. Sa poitrine par exemple et ce dés ses onze ans.

Elle s'était fait beaucoup moquer d'elle à cause de ça, surtout en sixième autrefois.

Elle rougit de honte et baissa le regard son petit nez se fronçant légèrement, timidement, honteusement, fragilement, dans un :

«  Non je ne suis pas belle... »

Sa jolie voix aiguë, encore enfantine avait murmuré dans le silence.

La dame gentille lui mit une main sur la tête et sourit avec assurance et aussi une extrême douceur :

«  Si tu es très belle ! »

Alors un faible sourire timide apparut sur le visage de la jeune fille qui regardait ses longues mains fines et adroites. Puis ses petits pieds avant de relever la tête et de sourire de ses lèvres fines à la dame en la regardant avec gratitude dans les yeux. Si elle avait osé danser en cet instant elle l'aurait sûrement fait avec grâce et agilité. Mais ce silence était déjà une danse entre elle et la gentille dame. Une danse de sourires.


esprit
Céline. La première chose que vous remarquerez chez elle est sa fragilité soulignée par sa grandeur et le contraste entre son air enfantin et ses formes d'adultes sur un corps mince. Un trait de caractère qui émane d'elle comme la fumée d'un feu. Puis vous vous approcherez d'elle et elle sursautera. Vous pourrez alors percevoir sa nervosité qui se transforme vite en angoisse maladive. Céline ne sait pas le nom de sa maladie elle sait juste qu'elle en a une  et doit prendre ses médicaments. Cela si vous lui demandez elle vous le dira dans un murmure honteux mais responsable. Céline a gagné en responsabilité depuis peu.

Puis vous vous approcherez un peu plus et lui demanderez son nom. Si c'est sur un ton amical au bout de quelques minutes rassurée elle vous offrira le plus beau des sourires et vous répondra avec joie mais si ce ton est méprisant elle se refermera et regardant ses chaussures fera de son mieux pour ne pas pleurer en vain...

Céline déteste qu'on la méprise car elle voudrait vivre, elle voudrait tellement avoir sa place parmi vous...Alors l'ignorer, l'humilier, la mépriser même rien qu'un peu la déstabilise complètement et peut provoquer une crise d'angoisse.

Puis si vous êtes amicale elle s'apaisera un peu et malgré la méfiance encore légèrement présente acceptera de se promener avec vous.

Et si vous l'observez du coin de l’œil sans la troubler vous découvrirez alors sa curiosité et son émerveillement d'enfant face au monde, Céline tout en vous suivant ne cessera de tourner la tête pour voir les arbres, les insectes, l'herbe, les pavés au sol , les gens qui passent...Et cela avec un grand bonheur.

Puis vous vous assoirez à la terrasse d'un café, en prendrez un et lui demanderez ce qu'elle veut. Rassurée la jeune adolescente vous demandera tout sourire un diabolo-menthe avec politesse. Sa boisson préférée.

Elle qui hochait timidement la tête sans un mot, apeurée vous racontera plein de détails, le soleil, les arbres, un paillon qui est passé, l'air frais agréable à respirer, l'école, le brevet blanc réussi...Une vraie pipelette ! Mais pour cela il faudra d'abord la réconforter, l'apprivoiser en ne haussant jamais la voix et en la respectant, elle ne fera jamais le premier pas mais une fois réconfortée deviendra la plus gentille et optimiste des amies ! Sauf sur un point...

Son passé, c'est à dire ce qui s'est passé il y a un peu plus d'un mois où elle est sortie de l'Hôpital. Ne lui en parlez jamais ou son regard brillant de joie se teintera d'obscurité et elle se refermera comme une coquille d'huître. Et il faudra tout reconstruire de votre amitié naissante. Elle veut oublier ce passé qui la hante encore donc elle refuse d'en parler. Mais ayant la délicatesse de ne pas aborder ce sujet vous lui proposerez d'aller acheter un livre au grand magasin. Ses yeux brillant de bonheur elle vous remerciera d'un merveilleux sourire heureux et franc. Elle adore lire tout comme écrire et cela autant que le paysage.

Mais quelque chose va clocher dans votre démarche, une fois dans l'ascenseur vous la verrez trembler et regarder la porte avec angoisse, Céline ne supporte pas les endroits complètement clos sûrement à cause de ce passé qu'elle refuse d'aborder. Et les larmes aux yeux vous la verrez sortir rapidement au premier étage et respirez l'air comme si elle était dans l'eau et retrouvait enfin la surface.
Dernière petite précision, elle vous demandera peut-être si le livre plaira à Baloo, Baloo sachez le est son ours en peluche et aussi son meilleur ami à qui elle parle beaucoup.


passé
Une enfant....avait-elle treize  ou quinze ans ? Personne ne le savait mais dans cette cour sans vie elle attendait...elle aurait voulu aller près de l'arbre en fleurs...Mais on la retint d'un : «  Toi ne t'éloigne pas trop... »

Alors elle se rassit sur le banc mort. Les feuilles aussi mouraient en ce moment...est ce qu'elle aussi mourait ?

* Non moi je suis déjà morte !* pensa t'elle sans un mot.

La nuit arriva et on l'emmena dans sa chambre. elle ne prenait pas de médicament, elle était bien la seule ici. Une fois on lui avait demandé pourquoi elle n'avait répondu que par un étrange sourire à la fois triste et sérieux, ce n'était pas un sourire de bonheur.

Dans sa chambre il y avait un pot de chambre mais elle n'y allait jamais...elle avait honte...elle n'avait plus deux ans...Alors elle préférait se retenir toute la nuit...parfois c'était dur car elle avait mal au ventre mais elle ne voulait pas aller au pot et comme la salle de bain était fermée à clef la nuit...

Elle regarda le plafond sans un mot. Ses grands yeux encore enfantins lisaient mille libertés dans
cette pièce sans vrai fenêtre, en tout cas pas des fenêtres qui nous faisaient respirer l'air. Elle serra son nounours « Baloo »  en peluche contre elle. Cet ours elle y tenait car il venait de son frère mais maintenant son frère la détestait enfin elle en était persuadée...Elle se sentait si seule parmi tous.

Elle ferma les yeux et se dit :

*Baloo restera toujours avec moi lui !*

Elle serra encore plus le nounours quand elle entendit un bruit,  elle se leva d'un bond. Quelle idiotie de placer sa chambre près de celle de l'isolement. Elle osa tout de même sortir de la petite chambre et faillit crier mais elle se mordit la lèvre s'en empêchant. Là derrière la porte éclairée par la lampe  de secours deux yeux, une sensation de froid l'envahit et elle fuit cette porte à fenêtre. Elle se cacha alors sous les draps en murmurant à Baloo : «  Reste avec moi, je t'en supplie reste avec moi au moins toi ! » Sa petite voix aiguë résonnant dans le silence.

Le lendemain elle se réveilla et instinctivement sursauta, la première journée on lui avait fait une prise de sang avant même qu'elle soit complètement réveillée, depuis elle se méfiait.

Mais là, seule une infirmière vint lui demander de se lever. Elle fit son lit elle-même car elle en était capable et préférait au moins avoir ce semblant de choix.

Elle descendit au petit déjeuner et s'installa à une table en face d'une dame pâle.

«  Ça va ? »   s'inquiéta l'enfant.

La dame tourna aussitôt de l’œil et un frisson de peur parcourut le dos de l'enfant. Elle pâlit elle aussi mais de peur. Alors que les infirmiers s'affolaient elle restait figée. Une fois une dame toute renfermée ne mangeait rien , elle avait fini violemment dans le couloir mais cela n'avait rien changé. Cependant c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un s’évanouir devant ses yeux.

Elle  ne mangea presque rien au final et encore tremblante se leva pour aller dans sa chambre mais en remontant elle croisa un vieux monsieur assis sur les marches. Et si elle restait ici jusqu'à avoir son âge ? Cette pensée égoïste la fit éclater en larmes et elle pleura bien deux heures mais tout le monde avait abandonné l'idée de la consoler...Même parmi eux c'était une gamine bien trop étrange. Ils avaient essayé au début puis laissé tomber. A quoi bon ?

Elle finit par se calmer et rejoignit son lit. Depuis quelques jours elle y restait allongée souvent. De toute façon tout le bas du bâtiment était fermé en raison de leur réunion ...elle ne savait pas de quoi les médecins parlaient mais sûrement pas de compliments...Elle les détestait au fond ils voulaient lui enlever Baloo après tout...Et cela ne faisait que deux jours qu'elle avait le droit de sortir sur le palier. Elle avait redoublé en 6 ème...brimades à l'école...Alors cette année elle était censée passer son brevet. Elle se leva et sortit son cahier. Et le stylo puis soudain on frappa à sa porte.

Une dame environ trente ans pleurait derrière comme une enfant. Elle avait un pansement sur la gorge. Elle la reçut dans «  sa » chambre, les infirmiers lui interdisaient de dire cela mais cela faisait bien un mois qu'elle y était après tout.

La dame parla beaucoup, Céline écoutait en silence tout en lui frottant le dos. Puis elle comprit elle sortit son téléphone portable normalement interdit et le passa à la jeune femme qui avait tout perdu même la garde de ses enfants. Elle ne pouvait que trop comprendre cette solitude.

La dame appela et pendant cinq minutes elle semblait heureuse alors Céline aussi.

Le jour passa quand la réunion finit Céline descendit pour le goûter.  Et elle enfila des perles sur un fil, se concentrer sur une activité simple lui faisait presque tout oublier et ce n’était pas plus mal. Même si les colliers allaient servir pour le marché de Noël de l’Hôpital...    

Elle alluma la télévision et tomba sur un documentaire sur les animaux sauvages, elle le regarda un instant puis quelqu'un voulut écouter la radio.

« Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De ta première ride, de nos mauvais choix,
De la vie qui nous baise, de tous ces marchands d'armes,
Des types qui votent les lois là bas au gouvernement,
De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie,
Du temps qui avance, de la mélancolie,
La chaleur des baisers et cette pluie qui coule,
Et de l'amour blessé et de tout ce qu'on nous roule,
Alors souris. » chantait le chanteur Raphaël à la radio.

Elle se leva et quitta la pièce pour rejoindre les escaliers et pleurer, étrangement là dans cet asile, cette chanson l'avait blessée, apeurée. Et puis c'était long 150 ans...

Elle savait bien que c'était tout juste pour elle la pédiatrie à 15 ans presque et demi et puis ils n'avaient plus de place alors en attendant elle avait fini là parmi les adultes dans cet hôpital. Elle avait sa chambre au moins car elle était mineure...

Elle s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit très légèrement, elle approcha son visage du minuscule espace et essaya d'humer l'air frais de la liberté.  Mais c'était en vain ou presque elle ressentait à peine l'air frais sur sa peau d'enfant.

Elle avait la migraine et s'assit sur son lit. Mais une infirmière la gronda de ne rien faire alors elle alla à la salle télé.

La salle télé était toujours pleine de fumée de cigarettes, elle n'arrivait pas à s'y habituer complètement, en plus, elle était assez petite alors tout le monde était serré.  Certaines personnes trop pauvres pour s'en acheter reprenaient celles des autres dans le cendrier. C'était assez infect.

Elle regarda un homme petit et costaud sans être gros ni là d'ailleurs. Les infirmières avaient dit qu'il croyait parler aux ondes de la télévision. Elles disaient ça en souriant Céline n'avait pas réussi à en sourire. Tout le monde était perdu ici , de différentes manières mais il n'y avait pas de quoi en rire.

Elle regarda l'écran sans un mot, les infos...depuis combien de temps n'avait-elle pas franchi cette immense porte ? Trop longtemps.

Soudain un infirmier vint la chercher, aujourd'hui elle devait voir le psychiatre, elle le suivit, voir le psy était à la fois un espoir ( de sortir) et une épreuve.

Il était derrière son bureau avec sur une chaise près de lui un interne qui prenait des notes. Elle eut l'impression d'être un animal en laboratoire.

Elle s'assit.

«  Je...je veux sortir d'ici...revoir..ma ….maman...s'il vous...vous plaît ! »

Le psy la regarda un moment puis sourit, peut-être se trompait-elle mais elle en fut blessée. Puis il dit : «  Je ne  comprends pas ce que vous dîtes... »

Une lame froide lui avait comme transpercé le cœur et un sentiment de frisson l'envahit dans tout son corps. Elle avait froid, froid car on ne la comprenait pas, froid car elle se retenait de pleurer , on la congédia...Ce n'était pas aujourd'hui qu'elle sortirait...tu sortiras un jour avait-dit un infirmier pour la consoler. C'était gentil mais ce jour elle le détesta car il lui paraissait vide de sens, inaccessible .

Le soir avant de s'endormir elle murmura à son ours en peluche :

«  Tu sais Baloo je crois que je n'aurai jamais ma place nulle part. »

Et elle s'endormit. Quand elle dormait elle était libre, elle dansait dans le vent qui lui manquait tant,
cet air frais elle pouvait de nouveau le sentir sur ses joues dans ses rêves et elle souriait, elle souriait à s'en exploser le cœur et puis il y avait  d'autres personnes, des gens qui l'aimaient, elle était bien dans cette chaleur dans cette tendresse mêlée de vent.

Puis il fallut se réveiller....

Elle ouvrit les yeux sur le plafond blanc et n'eut pas la force de soupirer...aujourd'hui aurait-elle le droit de sentir le soleil sur sa peau ? Peut-être …

Après le petit déjeuner ( où les infirmiers avaient paniqué car une dame avait voulu se suicider avec un couteau à beurre) on la convoqua.

«  Ton téléphone ? » lui dit sèchement l'infirmier.

«  Mon téle...téléphone ? » elle bredouillait, elle n'avait jamais su mentir....

On lui prit et elle éclata en sanglots.

«  C'est tout ce qu'il me reste de contact avec ma famille ! » supplia t'elle.

«  C'est le règlement...tu dois le respecter...pas de permission de sortie chez ta famille ce week-end et ni de sortie dans le parc accompagnée... » dit l'infirmier avec rudesse.

Elle finit d'éclater en larmes sur les marches d'escalier. Elle s'ennuya le reste de la journée ça lui rappelait les deux premières semaines d’hospitalisation où elle restait en pyjama tout le jour et dans la salle à manger regardait l'arbre de la cour intérieur où elle aurait voulu lire dessous, juste ça...Et puis s'ennuyer elle détestait le médecin disait que c'était bien, elle....elle préférait ne pas se noyer dans ses peurs et quand elle s'ennuyait elle y sombrait. Elle lut un peu un livre, la lecture qu'elle merveilleuse invention.

«  Liberté j'écris ton nom... » disait Paul Eluard...

Liberté je lis ton nom  et j'oublie un peu cette prison médicale..

C'était un livre sur une jeune femme sourde «  Le cri de la mouette » de Emmanuelle Laborit, ce livre, ça lui faisait comme une amie de papier...dans cet univers de souffrance et de secrets, elle ne savait pas si elle se consolait mais au moins elle oubliait. Lire c'est magique...

Elle avait écrit au soir un petit livre de quelques pages  pour une maman dépressive car son enfant de 4 ans allait très mal, son petit soleil disait Céline...dans son histoire...Elle lui avait fait aussi de jolis pliages...pour lui faire oublier le psy qui lui disait que c'était de la faute de cette maman si triste...

A ce propos, le lendemain on la reçut.

«  Tu veux détruire mon travail ? Tu ne dois plus écrire ! »

Elle eut un sourire mauvais grâce à ce stylo et à cette feuille elle se sentait étrangement puissante, elle pouvait aider , faire du bien , et mieux que cet imbécile de docteur....Alors  insolemment tout sourire elle dit :

« Oui »

«  Bien ta vie va devenir un enfer! » menaça le psy mais elle le savait elle n'avait rien à perdre.

La maman sortit trois jours après avec le sourire et Céline ne pouvait plus du tout sortir...sa vie elle le savait allait être un enfer cela avait résonné comme une promesse.

Quelques jours après une dame la trouva en pleurs sur l'escalier, c'était une dame qui allait bientôt sortir.

«  Viens . » lui dit-elle simplement dans un sourire.

Comme se raccrochant à un fil invisible Céline la suivait, au troisième étage, cette dame était là depuis longtemps ici plus tu es haut plus tu restes...Tout le monde le savait et Céline avait vu sa chambre monter d'un étage....

La dame souriait d'un  sourire presque hypnotique, elle était ronde mais jolie comme la mer est grande et belle. Elle avait des cheveux attachés en chignon...Et elle souriait...Céline s'accrocha désespérément à ce sourire.
La dame lui dit de s'assoir. Ce qu'elle fit sur une chaise. Elle habitait avec quelqu'un dans la chambre comme tout adulte mais l'adolescente s’aperçut que le lit était vide.

Soudain Céline sursauta.

Dans ses cheveux passait avec douceur un peigne. Ce corps trop grand pour son esprit enfantin victime de moqueries autrefois, pour avoir grandi trop vite ; ce sourire, ce peigne, ce parfum, cette dame l'apprivoisaient tout doucement et soudain ni la maladie de cette dame  ni celle de Céline n'avait d'importance. Céline apprit ce jour là que même enfermé on peut être libre par un peigne et un sourire.

La dame gentille sortit deux jours plus tard. Mais un autre patient arriva. Il avait la chambre à coté de Céline et 16 ans et demi. Un peu plus d'un an de plus.  

Il paraît qu'il avait été de famille d'accueil en famille d’accueil puis ayant des problèmes avec l’alcool il s'était retrouvé ici. C'était un garçon très étrange, il intriguait Céline. Ils étaient les deux seuls «  enfant » de l'hôpital et pourtant il semblait en avoir trop vu.

Dans son regard il y avait comme une espiègle souffrance. Il riait au nez de la mort comme un enfant mais l'affrontait comme un adulte. Céline qui sombrait  un peu plus chaque jour l'admira un peu.  

Un jour timidement elle frappa à sa porte bravant l'interdit aux filles de rentrer chez un garçon.

« Entrez ! »

Elle le vit alors sur son lit lisant un magasine le baladeur sur les oreilles. Il leva un sourcil et regarda Céline. Sans prévenir un immense sourire apparut sur son visage.

«  Je croyais être le seul mineur ici ! »

Soudain son portable sonna.

«  Zut je dois me dépêcher, ils ne me le laissent que quelques heures par jour ! »

Peut-être car son téléphone ne faisait pas photo ? Mais Céline ne s'en sentit pas jalouse. Elle rit. Elle n'avait pas ri depuis longtemps.

«  Mon nom c'est Vincent et toi ? »

«  Céline ! Tu écoutes quoi ? »

Elle se surprit de son audace. Mais ils étaient deux enfants sur un champs de silence qu'il fallait peupler de rires.

«  J'écoute une reine de la musique ! » s'enthousiasma le garçon.

«  Une reine ? »  s'étonna la jeune fille.

Il avoua avec aucune gêne et une audace bravant toutes les tempêtes :

« Oui Nolwenn Leroy ! »

Céline ne connaissait pas bien cette chanteuse. Mais elle sourit. Le garçon s'approcha d'elle après avoir rangé le magasine dans l'unique armoire de la chambre.

Il mit un écouteur dans l'oreille de Céline, celle ci sursauta.

« Je ne t'ai pas vu partir
ni entendu la porte claquer.
C'est un peu facile à dire
après quelques années.
Je ne t'ai pas vu partir
ton manteau est resté dans l'entrée
depuis que je t'ai vu sourire
en me rendant les clés »

Le garçon sourit.

«  C'est la chanson «  Cassé »  de Nolwenn Leroy ! Elle est bien hein ! »

Des larmes, pourquoi ça lui faisait si mal... Était-ce à cause de ce garçon qu'elle avait connu par internet avant l'hôpital et qui avait augmenté la vitesse  de sa chute ?  Ce garçon qu'elle avait voulu rejoindre même si il faisait très froid...Ce garçon qu'elle avait aimé...et qui avait coupé tout contact...Ou à cause de la famille qui l'avait laissée ici ? Elle ne savait pas mais entre ses larmes elle vit le regard du jeune Vincent s'assombrir.

Elle retira l'écouteur pour fuir et soudain il s'exclama :

«  Retrouve moi ici après le dîner OK ?  »

Elle acquiesça puis s'enfuit se réfugier dans sa chambre.
Le soir arriva bien trop lentement selon elle. Pour une fois qu'elle était pressée que le temps passe.

*Retrouve moi ici après le dîner OK ?*

Et cet air espiègle dans le regard, elle savait que ce garçon avait déjà fugué d'ici en entendant des gens parler de lui, paraît qu'il avait volé la clef dans l'infirmerie puis sa mère, si on pouvait l'appeler comme ça sa situation familiale étant des plus compliquées l'avait ramené ici. Mais ce qui surprenait la petite ce n'était pas cela mais sa persévérance dans l'insolence, c'était le Gavroche des hôpitaux. Et ce soir, oui ce soir quelque chose d’extraordinaire allait se passer, elle le sentait, elle le savait.

Au soir elle frappa à sa porte, sa main tremblait un peu d’excitation. Le garçon lui ouvrit avec un grand sourire qui semblait dire «  Viens on va s'amuser ! » comme un petit enfant invite un déjà ami à jouer. Céline sourit à son tour tout aussi innocemment.

Dans la chambre du garçon il y avait des bouteilles d'eau, deux en fait de 1 litre emplies entièrement d'eau. Comment les avait-il eu ? Il rit en lui en tendant une. Elle hésita mais la prit.

Puis il dit ce que son sourire semblait signifier :

«  Ça va être fun ! »

Il commença à renverser de l'eau par l’entrebâillement de la fenêtre, comment avait-il fait pour l'ouvrir à ce point ? Mystère....

«  YOUHOU ! Fais comme moi ! » rit l'enfant.

Céline timidement approcha « sa » bouteille de la fenêtre et versa l'eau dehors.

«  On est libre ! On est libre ! » criait le garçon de 16 ans et demi en dansant presque riant à s'en écorcher les poumons.

«  On est libre ? » demanda timidement Céline alors que le garçon allait remplir la bouteille au lavabo.

«  Oui LIBRE LIBRE ! » riait le garçon dans son étrange danse mouillée.

Libre...

« On est libre ! On est libre ! » cria à son tour Céline en souriant brusquement.

Elle aussi dansait versant l'eau du deuxième étage par la fenêtre.
Libre, libre, libre, LIBRE !

Elle se mit à rire, à éclater de rire, à verser par la fenêtre son désespoir, cette eau de larmes, cette eau qui fait mal. Puis soudain il lança sa bouteille et elle fit de même. Elle sentait en elle l'air enfin elle respirait la liberté.

« Libre...Libre... » dirent les deux enfants épuisés dans cette chambre à présent trempée.

Soudain une infirmière arriva et cria : «  Nettoyez moi tout ça ! ... »

Ils obéirent mais sans prêter attention à sa colère, ce soir, juste ce soir, ils étaient libres.

Bien sûr ils se firent disputer «  Vous imaginez si quelqu'un était passé à ce moment ? » mais au fond Céline grâce à ça se sentait mieux mais elle allait vite déchanter.

Dés le lendemain Gavroche avait perdu toute sa splendeur, comme blessé gravement par une balle de douleur il avait les sourcils froncés, le visage sérieux. La petite qui avait pris l'habitude de passer dans les environs de sa chambre le vit.

«  Ça ne va pas ? »

C'était une question un peu bête dans cet endroit. Gavroche se recroquevilla fragile comme un nourrisson. Céline n'aimait pas le voir ainsi, lui il devait être libre et heureux, il était son héros n'est ce pas ? Mais les héros n'existent que dans les contes que tu lis pour le brevet ma Céline. Il faudra bien grandir tu sais mais je me comporte en adulte et te réprimande au fond est ce moi qui suis devenue bête à te dire ce qu'il faut faire ? Vis ma Céline vis ...Et ça suffira.

« Céline...on est amis n'est ce pas ? » demanda le Gavroche blessé à mort.

Céline acquiesça sans un mot, cette faiblesse l'effrayait, elle avait beau chercher elle ne voyait plus l'espièglerie insolente qui le faisait rayonner. Elle le laissa parler écoutant.

« Ma grande-sœur a dit qu'elle les attaquerait en justice si ils me mettaient en chambre d'isolement...Elle l'a dit...Tu as déjà été en chambre d'isolement ? »

La voix du garçon tremblait, allait-il pleurer ? Non Gavroche même dans la détresse ne pleure pas...
Céline hocha la tête pour dire non elle n'y avait jamais été.

Il leva son regard brusquement, un regard si bleu.

«  Tu m'écriras dis ? Tu promets ? Tu m'écriras ? Si tu sors avant moi ? »

Enfin Céline osa ouvrir la bouche pour...mentir...

«  Je t'écrirai... »

Mais elle mentait mal la voix hésitante. Gavroche sourit alors comme compatissant à la terre perdue qu'il avait défendu, désillusionné mais clément.

«  Merci ! » s'exclama t'il.

Il n'y croyait pas une seconde ça se voyait mais pour son amie Céline il avait souri. Céline le savait. Et elle s'en voulait  de savoir qu'une fois partie d'ici, si elle en partait, elle voudrait oublier ne plus avoir de contact avec ce passé trop immaculé de douleur, c'était toujours comme ça, elle ne ferait pas exception...

Elle en avait assez, assez de tout ça, alors elle descendit devant la porte du bas fermée bien entendu pour cette «  si » importante réunion et frappa fort sur la porte :

«  OUVREZ OUVREZ »

Elle pleurait pleine de cette angoisse, étouffée aussi entre ces murs mais personne n'ouvrit alors elle s'assit sur les marches et se calma tout doucement.

Au soir le désespoir l'emporta, elle avait écrit son histoire avec des dessins d'enfant. Une petite enfance parmi des adultes qui la délaissaient pour s'entretuer, une enfance  avec un père violent, une mère triste mais qui se battait pour la survie, une préadolescence pleine d'angoisses et de croyances étranges où la maladie s'accentua et maintenant après sa fugue vers un espoir désespéré dans cette nuit où elle avait rencontré un cheval si beau sous ces étoiles, ombre magnifique et au matin un homme qui avait voulu la toucher mais elle s'était enfuie avant en larmes...avant de se retrouver ici maintenant ...la mort ?

Elle s'allongea sur son lit avec son petit conte, elle voulait dormir...pour toujours...On lui dit de descendre dîner elle refusa...on prévint un infirmier.

«  Je veux mourir je veux mourir c'est écrit là ! » éclata t'elle en montrant son écrit, maigre pouvoir.

Elle avait écrit au feutre en gris et gros sur son mur le mot fatal « mourir ».

Alors qu'un infirmier nettoyait ça avant que qui que ce soit le voit, l'autre la fit se lever doucement et amena l'enfant en larmes à l'infirmerie.

«  Tu vois tu es toujours vivante ! » dit-il doucement en lui servant un peu de Solian, un médicament.

Elle le prit, rendant les armes mais l'infirmier ne fit preuve d'aucun triomphe, il semblait un peu triste.

«  Ton histoire ne se finit pas comme dans la réalité. » dit-il doucement.

Elle acquiesça et put aller dormir étonnée malgré tout de la gentillesse de cet infirmier.

Les jours passèrent au début elle paniqua car le Solian avait paralysé la moitié de son visage, elle eut peur très peur mais on lui fit prendre un correctif des effets secondaires du Solian nommé  «  Parkinane » et au bout de trente minutes la panique cessa.

Un jour elle put aller à « Pass-ado », elle avait à présent 15 ans et demi et cette association était censée aider les jeunes ados dans sa situation, on pouvait dans un bâtiment à coté du bâtiment principal l'asile mais toujours entre ses murs  y faire du tennis de table, y regarder la télévision, jouer aux jeux vidéos et surtout y parler.

Vincent s'y amusa beaucoup et elle écouta ce que l'éducateur dit :

«  Parfois certaines personnes ne s'adaptent jamais...Il vaut mieux qu'elles restent enfermées ici toute leur vie... »

De nouveau ce frisson, ce mal de ventre, cette peur...Non elle ne voulait pas...non...Elle ne voulait pas qu'il ait raison.

Malgré tout elle se battait, sa famille était plus là qu'avant et l'encourageait à prendre le Solian, elle avait compris que seule elle pouvait avancer avec ses propres jambes, les autres...au fond...ne l'aideraient pas à ce point...seule elle devait tout donner . Elle avait même commencé à faire de la cuisine dans un bâtiment de la cour de l'hôpital puis un jour vers Noël était allée au marché de Noël de Caen avec une infirmière.

Mais cela lui avait fait mal, voir tous ces gens libres, heureux, « intégrés » et elle qui devrait une heure plus tard retourner entre ces murs, se renoyer...comme dans un boite où il y avait une fissure pour voir le monde, ça lui avait fait mal.

Ce soir là on lui dit qu'elle devait cesser son amitié avec Baloo elle pleura beaucoup...Le lendemain un homme qui aimait bien les enfants lui appris le début d'une prière «  Je vous salue Marie pleine de grâce », il dit qu'il était son père de cœur, ça la flattait un peu mais elle avait peur quand la nuit il venait lui emprunter son baladeur MP3 et encore plus quand les infirmiers lui demandèrent si elle voulait qu'on ferme la chambre à clef...Elle dit non...Elle était assez enfermée comme ça.

Le brevet blanc approchait et sa maman se battait pour qu'elle puisse le passer.

«  Les études ont peu d'importance ! » disait le médecin.

Mais qu'est ce qui avait d'importance une fois enfermée ? Rire était interdit du moins pas trop souvent, un adulte s'était fait réprimander pour ça, on n'avait pas le droit d'oublier un homme se croyant dans sa ferme atteint d’Alzheimer se faisait moquer de lui et rabaisser même par les autres patients et les infirmiers suivaient. Sortir ? Cette dame tremblante et terrorisée d'aller à la bibliothèque en avait perdu l'habitude. Étudier ? C'était un droit rare...il valait mieux être bête ici même si certains avaient le droit à des cours en dehors, en fait juste une personne une fois...et c'étaient des cours de primaire...Respirer ? Mais il y avait cette immense porte en bois épais même une fois qu'on allait au delà des  fenêtres qui ne s'ouvraient presque pas. Communiquer ? On repoussait la famille pour mieux asservir... "institutionnaliser" et on était coupé du monde extérieur. Alors ici on ne pouvait qu'attendre et se sentir honteux, malade de faire pleurer et coupable...Céline...N'abandonne pas...Sors de cet enfer pire que la mort...et vis...

Après avoir été traitée de « folle » par le médecin au patient , la mère sortit enfin son enfant de cet enfer. Plus jamais plus jamais elle n'y replongerait. Et tremblante face au monde elle n'avait que cela pour motivation et le brevet blanc qu'elle eut avec succès et les médicaments qu'un psy extérieur pas trop bête lui avait donné, la vie pouvait continuer n'est ce pas Céline ?

Et cette peur la rongeait un peu plus chaque jour et chaque jour , s'adapter elle n'y arrivait pas et pourtant c'est tout ce qu'elle souhaitait «  vivre avec les autres en s'y sentant bien, vivre heureuse et intégrée dans ce monde ».

Elle fit un rêve, une cascade et des rires, elle s'y sentait bien sur le sol en terre près de la cascade, ça
lui rappelait ce moment de liberté avec Vincent...Elle fit ce rêve chaque nuit pendant un mois puis une nuit elle trouva un ticket gris flottant sur le bas de la cascade, elle le ramassa.

Elle se rendait au collège et il faisait un peu froid, elle marchait d'un bon pas, une veste sur sa robe blanche, des médicaments plein la poche avant de son sac avec le petit nounours Baloo. A 15 ans et demi elle avait décidé d'oublier son passé...Même si elle était toujours à part partout encore...Et que les anciens de l'Hôpital la saluant n'aidaient pas à cela même si égoïstement elle les ignorait. Elle voulait oublier « l'enfer ».

Une locomotive apparut au loin, elle s'approcha se demandant un instant si elle avait bien pris tous les médicaments prescris mais oui elle les avait pris pourtant...

Sur cette vieille  locomotive il y avait un mot : «Onirisia»

Elle avait toujours rêvé qu'un bus l'emmène vers un monde sans douleur peut-être que c'était le cas ici...

Elle aperçut dans sa main le ticket de train...oui probablement était-ce le cas ici , et le cœur battant elle monta à bord...là commence une nouvelle page de l'histoire.


en réalité
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Céline Bill 808739noir

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Céline Bill Empty
MessageSujet: Re: Céline Bill   Céline Bill EmptyDim 30 Juin 2013 - 12:50

l'avenir s'ouvre à toi

Bon retour parmi nous !

Je pense qu'on peut considérer que ton rêve est probable.

Tout semble convenir et je te valide donc.
Un ticket de train légèrement grisâtre t'est remis.
Ton premier message devra être posté dans le sujet des arrivées qui se trouve justement dans le train.

J'espère que tout se passera bien pour toi.
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Céline Bill

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