Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster)
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Clair Peccatrice
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Sujet: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Mer 27 Mar 2013 - 8:32
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Ven 29 Mar 2013 - 10:51
Il était temps de tâcher d'éclaircir un peu toute cette histoire. Lucius en était arrivé à un stade où il ne pouvait plus simplement se dire avec conviction « Cette situation est déconcertante, c'est vrai, mais ce n'est qu'un rêve. Ne t'inquiète pas ! ». Il savait que ce n'était pas le cas et, pourtant, il refusait de se l'avouer. Il voulait trouver une explication rationnelle ou continuer à croire que cette ville sortait de son imagination. Il ne pouvait pas se contenter d'accepter quelque chose d'aussi anormal que le fait d'avoir été transporté dans un autre monde.
Or, rester à l'hôtel n'était pas le meilleur moyen de comprendre quoi que ce soit. Cet endroit où l'on pouvait avoir le sentiment d'être à l'abri, dérangeait malgré tout Lucius. Il n'avait pas l'air normal, quoi qu'on en dise. Il paraissait trop parfait, trop cliché. Il ressemblait à l'image que l'on voulait se faire d'un bel hôtel ancien et pas à ce qu'il aurait réellement dû être. Aussi, même si s'aventurer en ville ne lui plaisait guère, il ressentit une sorte de soulagement lorsqu'il sortit du bâtiment comme si, soudainement, l'atmosphère était moins oppressante.
Une fois dehors, il observa à nouveau les environs, ceux qu'il avait vu en arrivant et qu'il pouvait voir depuis la fenêtre de sa chambre. L'hôtel était bâti au-dessus d'un large canal aux reflets colorés. Derrière l'hôtel, où il n'était encore jamais allé, ce poursuivait donc ce qui devait être la rue principale. Au bout de celle-ci, se dressait une très haute tour. Et bien qu'ayant l'intention d'explorer un peu les environs, Lucius n'avait pas du tout envie de s'aventurer dans les rues plus étroites qui, certainement, constituaient le reste de la cité. Aussi partit-il vers la dite tour.
Même si cela lui prit un moment, il ne pouvait qu'observer que, pour une ville, cet endroit n'était pas extrêmement vaste. Enfin, après tout, c'était logique, si l'on partait du principe que rien de tout cela n'était réel. Lorsqu'il arriva enfin à proximité de la tour, il put observer qu'elle comportait en fait un grand cadran. Ou plutôt, plusieurs, ce qui rendait impossible pour quelqu'un comme lui de comprendre quoi que ce soit aux indications données par cette horloge. Il s'approcha encore et, lentement, pénétra à l'intérieur. Des escaliers en fer montaient en spirale jusqu'au sommet, encerclant un vieil ascenseur semblable à celui de l'hôtel. Certainement, Lucius ne monterait pas à pieds jusqu'en haut et il supposa que l’ascenseur fonctionnait puisque rien n'indiquait le contraire. Néanmoins, une fois qu'il eut abaissé le levier et que la cage de fer se soit mise à monter en grinçant, il se sentit un peu plus nerveux qu'avant... Mais, à son grand soulagement, il arriva en haut indemne.
Le fait qu'il fasse chaud et ensoleillé dans la ville n'aidait pas à ce qu'il fasse frais ici. En haut de la tour, l'air était très lourd et le soleil filtrait à travers le verre teinté des cadrans, créant de splendides reflets colorés. les engrenages tournaient lentement émettant un bruit sourd et régulier. Le jeune homme, quoi qu'il puisse en dire, ne regrettait pas d'être venu ici.
Un son retentit au loin, comme un claquement sur du métal qui résonnait à travers tout l'escalier. Un son qui, peu à peu, s'amplifiait. Quelqu'un montait. Ah, comme Lucius espérait que ce n'était pas une de ces créatures sans visage qui venait lui dire qu'il n'avait pas le droit d'être là... La porte était ouverte. Rien ne disait que l'on ne pouvait pas monter. Il ne tenait vraiment pas à avoir des ennuis.
Finalement, il y eut un autre son. Celui de quelque chose frappant le plancher. Mais il n'y fit pas attention, à ce moment, replongé dans ses pensées.
« Excusez-moi de vous déranger, savez-vous ou nous sommes ? demanda soudainement une voix derrière lui. »
Surpris, il se retourna pour voir qui avait parlé. C'était une femme, plus grande que moi sans doute, vêtue d'une robe. En cela, elle faisait effectivement penser aux êtres qui arpentaient la ville. Mais elle était différente. Elle était humaine, comme Lucius, comme Nina. Cela se voyait. Et le jeune homme sourit à l'idée d'avoir rencontré une autre personne dans cet étrange endroit.
« Désolé. Je n'en sais probablement pas plus que vous. dit-il en s'approchant d'elle. Je présume que vous venez d'arriver ici ? »
Si elle était là depuis longtemps et n'avait toujours pas trouvé de réponses à ses questions, ce n'était pas rassurant du tout...
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Dim 31 Mar 2013 - 16:19
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Sam 6 Avr 2013 - 13:55
Tandis que Lucius s'avançait vers la jeune femme, celle-ci parut, un instant, frissonner. Elle avait l'air perdu, inquiet. Elle semblait vraiment ne pas savoir ce qu'elle faisait là. Et, malheureusement, si elle espérait trouver des réponses à ses questions, ce n'était pas auprès de Lucius qu'il fallait se rendre. Depuis son arrivée, il avait tenté d'ignorer toutes les questions qui venaient se bousculer dans son esprit. Il voulait, en temps que jeune homme rationnel, considérer que toute cette irréalité ne méritait pas son attention. Peut-être, en outre, avait-il peur de se rendre compte que la situation était bien plus réelle qu'il ne pouvait l'accepter.
« En effet, je suis ici depuis quelques heures à peine... Et, euh... Vous ? Je veux dire, vous vivez ici ? Et, y'a-t-il d'autres humains ? Vous avez déjà essayer de partir d'ici ? s'enquit-elle, l'air extrêmement intéressé, avant de réaliser que, peut-être, elle se montrait trop oppressante. Oh, excusez-moi... »
Et voilà. Cette femme le plongeait dans une situation désagréable. Une situation où il se trouvait confronté à des interrogations qui, tôt ou tard, lui ferait réaliser le fait que ce monde étonnant ne pouvait pas être simplement le fruit de son esprit. réfléchissant, Lucius fit un pas en arrière. Lui non plus n'était pas là depuis très longtemps. En savait-il vraiment plus que la demoiselle ? Celle-ci, entre temps avait relevé légèrement ses jupes et s'était inclinée, les joues rosies et le regard fuyant. Étranges manières, étranges réactions. Mais il faudrait faire avec. C'était la deuxième personne bizarre que Lucius rencontrait dans cette ville, le problème étant que c'était aussi la deuxième personne tout cours. Tout le monde était-il aussi... particulier ?
« Je ne suis pas là depuis très longtemps non plus, à dire vrai. Je suis arrivé ici mystérieusement... Probablement comme vous, en fait. déclara-t-il en faisant les cent pas, provoquant régulièrement un bruit de grincement dans le vieux plancher de la tour. J'ai rencontré une autre humaine. Nous sommes donc au moins trois. Il y a par ailleurs, d'autres personnes qui ressemblent à des humains mais qui ont un air... différent. Ils sont très nombreux à l'hôtel. Vous n'y avez pas été ? »
Finalement, il s'arrêta, regardant autour de lui comme s'il cherchait une explication dans les engrenages dorés. Tout cela était désagréable. Ne pas comprendre, ne pas diriger. Se contenter de subir. L'impuissance, Lucius détestait cela.
« Je n'ai pas tenté de partir... lâcha-t-il dans un murmure, comme s'il venait de réaliser quelque chose de terrible. En fait, cette idée ne m'est même pas venue à l'esprit, je... J'ai immédiatement supposé que je ne pouvais pas partir, ou peut-être, que je ne devais pas. »
Tremblant, inquiet, Lucius se tourna vers les vitraux colorés, cherchant à s'éloigner un moment de la femme. Il ne comprenait rien. Il devait arrêter de penser à tout cela. Arrêter d'avoir l'impression d'être manipulé par une force supérieure. Ce sentiment l’étouffait. Il n'en voulait pas. Prenant une grande inspiration, il se retourna vers la femme, décidé à continuer la conversation comme il l'entendrait.
« Mais, dites-moi, quelle est votre nom, mademoiselle ? demanda-t-il en souriant. »
La chaleur de cette journée lui donnait le tournis et ses interrogations n'étaient pas pour arranger la situation.
Dernière édition par Lucius S. Aster le Lun 8 Avr 2013 - 19:33, édité 1 fois
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Dim 7 Avr 2013 - 13:17
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Lun 8 Avr 2013 - 20:11
A l'entente de la question, la femme se redressa un peu, comme si elle avait été éduquée à toujours se tenir droite lorsqu'elle prenait la parole. Le genre que l'on faisait marcher avec une pile de livres sur le haut du crâne. Ses habits ne semblaient pas particulièrement indiquer le contraire, après tout.
« Je suis Clair Peccatrice, Pé-ca-tri-tché. Et vous ? annonça-t-elle en faisant attention à son articulation et en répétant son nom de famille. »
Une italienne ? Son prénom n'en avait pas particulièrement l'air, selon l'avis du jeune homme, mais cela ne voulait rien dire. Elle avait bien insisté sur son nom, peut-être parce que les gens avaient tendance à mal le prononcer ou à l'oublier. Ainsi, il tâcha d'y faire attention. Il serait fâcheux de vexer cette femme qui pourrait être si utile dans la situation où ils se trouvaient...
« Je suis Lucius Aster, lui dis-je avec un sourire. Ravi de vous rencontrer. »
Lucius regarda à nouveau autour de lui, admirant et s'interrogeant sur la beauté de l'endroit. C'était une étrange tour, comme en n'en voyait pas dans notre monde. Avec ses cadrans si grands, ses engrenages qui tournaient avec un claquement métallique, ses immenses aiguilles brillantes et son verre au mille couleurs. Cet endroit était comme le reste de la ville : irréel. Il paraissait sortir d'une histoire fantastique. Il n'était pas... normal.
« Enfin, je ne sais pas si c'est le meilleur moment pour de telles présentations, finit-il par dire à la dénommée Clair. Vous cherchez un moyen de rentrer chez vous, n'est-ce pas ? »
Finalement, il se rapprocha d'elle, quittant la chaleur qui régnait près des vitraux. Il voulait se concentrer sur les projets de la jeune femme. Car, après tout, était-il vraiment possible de rentrer ? De quitter ce monde coloré ? Rien ne semblait l'empêcher et, pourtant, c'était comme si Lucius savait que c'était impossible, sans même avoir essayé. Toujours était-il qu'il gardait l'espoir de finir par se réveiller...
« Est-ce que vous comptez retourner à la gare ? demanda-t-il. »
Elle n'avait pas dit être arrivée en train et, effectivement, peut-être y avait-il d'autres moyens de faire le trajet jusqu'à cette ville. Mais Lucius n'avait même pas envisagé cela, supposant que tout le monde était dans la même situation que lui. Peut-être devrait-il y aller, lui aussi... Il voulait quitter cet endroit, non ? Pas parce que la réalité lui manquait, mais parce que cet endroit n'était pas sa place.
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Ven 12 Avr 2013 - 17:47
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Ven 26 Avr 2013 - 15:11
Clair continuait à prendre des notes dans son carnet. C'était un comportement étrange aux yeux de Lucius, d'autant plus qu'il se sentait intrigué, incapable de deviner ce qui pouvait ainsi l'intéresser. Mais Clair, e elle-même, lui semblait être une femme assez bizarre. Son apparence l'était, premièrement. Mais son comportement, lui aussi, était assez particulier. Elle semblait inquiète, perdue dans ses pensées pendant de longs moments, sursautant facilement, timide. Elle agissait de manière indécise et, pourtant, elle donnait à première vue l'impression de savoir ce qu'elle faisait. Or, ce n'était vraisemblablement pas le cas.
Mais qui, ici, savait ce qu'il faisait ? Lucius l'ignorait lui aussi, même s'il était bien trop fier pour avouer que, plus le temps passait, plus il se sentait inquiet.
« Et bien, je me le demande. Rien ne m'oblige à revenir dans le "vrai" monde... Et je me plais bien ici, même si je n'y suis pas là depuis bien longtemps. Cependant, si je comptais rentrer à un moment ou un autre, j'essayerais en effet de trouver un train faisant le chemin inverse. Vous avez dit qu'une sorte de force mystique semblait vous retenir ici... Vous souhaitez vraiment partir ? répondit la jeune femme avec un mince sourire lorsque Lucius lui demanda si elle avait l'intention de retourner à la gare. »
Elle voulait rester ? Ça n'avait aucun sens. Elle ne pouvait pas s'accrocher à un monde comme celui-ci. Inconsistant. Cet endroit n'était rien. Il était étrange, d'une atmosphère trop fascinante pour être vraiment un bon endroit. Non, Lucius ne voulait pas rester. Ou, plutôt, il ne le pouvait pas. Il se devait de rentrer, lui. Il avait une vie, une famille, des choses à faire. La réalité n'était pas des plus douces, mais il devait y faire face.
« Je ne me sens pas retenu ici. Simplement, je n'avais pas imaginé qu'il puisse y avoir un moyen aussi simple de rentrer. En réalité, je devrais partir, répondit-il, l'air sévère. Je ne peux pas me permettre de rester ici. »
Lucius leva ses yeux clairs vers le visage de son interlocutrice. Il se sentait nerveux. Trop nerveux que pour garder son calme habituel. Il devrait aller dormir, sans doute. Peut-être qu'à son réveil, tout serait rentré dans l'ordre. Peut-être qu'il serait chez lui, allongé dans son lit tiède. Le jeune homme ne se sentait pas bien. Rien de cela n'allait.
Il porta sa main et son visage, le couvrant un instant et soupira, tenant de se détendre un peu. Puis, il se redressa fièrement et continua de parler.
« Non... A vrai dire... Pensez-vous même seulement que ce monde soit réel ? De ce ciel d'été au bleu si intense à cette tour aux engrenages rutilants, pouvez-vous vraiment croire que c'est la réalité ? Que de telles choses existent ? lui demanda-t-il d'un air sombre. Vous même... êtes-vous plus qu'un simple fantôme ? »
Le visage fermé, Lucius observait Clair. Elle semblait réelle. Elle lui dirait l'être. Mais, elle-même, si vraiment elle était comme lui, n'avait-elle pas un seul instant questionné la nature de ce monde et de l'homme auquel elle faisait face ?
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Lun 29 Avr 2013 - 9:31
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Mar 18 Juin 2013 - 9:00
De son pas léger, la jeune femme approcha de Lucius, les joues rosées, comme une enfant s'apprêtant à faire une bêtise. Lorsqu'elle étendit sa main vers lui, le jeune homme eut un mouvement de recul, soudainement mis mal à l'aise par la proximité qui s'établissait. Cependant, il se stoppa bien rapidement, ne pouvant tout de même pas s'enfuir à l'autre bout de la tour. Des doigts se posèrent alors sur son crâne, glissant doucement sur ses cheveux clairs comme pour en observer la texture. Les sourcils froncés par l'incompréhension et la gêne, il avait instinctivement détourné le regard mais finit par reporter ses iris bleutés vers Clair. Ses joues étaient toujours aussi colorées et un mince sourire semblait orner ses lèvres. Elle s'arrêta alors, sachant probablement que ce qu'elle faisait n'était pas extrêmement poli. Est-ce qu'il existait une seule personne normale dans ce monde ? Même celles qui semblait l'être paraissait s'avérer bizarres...
« Voyez, vous avez sentis que je vous ai touché, et moi aussi, alors nous existons tout les deux, expliqua-t-elle d'un air assuré. Je sais que cette preuve ne vous suffira sûrement pas, mais c'est ainsi que je perçois les choses. Si nous sommes envoyé dans une sorte d'Eden aussi paradisiaque, nous ne devrions pas en partir. Sauf si, bien sûr, une vie dépend de vous et de votre retour auprès d'elle... »
Elle se tut un instant, plongée dans ses réflexions. Sur un point, elle avait raison : Lucius n'était pas convaincu. Peut-être l'aurait-il été, si la petite voix dans sa tête, qui tentait de le persuader que tout n'était qu'un rêve avait bien voulu se taire. Mais, plus que jamais, elle cherchait des arguments pour lui démontrer que le monde où il se trouvait n'était pas réel. Lucius était un jeune homme qui ne pourrait pas facilement accepter une situation surnaturelle. Et « avoir été envoyé dans une sorte d'Eden » ne rentrait pas dans la liste des choses que l'étudiant considérait comme normales.
« Je pense... J'aimerais rester dans ce monde féerique, y faire ma vie. Les gens du monde d'où je viens seront tristes, mais ils pourront me croire noyée, ou disparue, et ainsi il leur suffirait de faire le deuil. Je ne suis pas indispensable, je n'ai pas la prétention de le croire, aussi je préfère rester ici, que ce ne soit qu'une illusion ou bien une réalité, déclara Clair d'une voix calme. »
Elle était folle. Comment pouvait-elle ? Soit cela, soit sa vie était vraiment affreuse, pour qu'elle choisisse de l'abandonner aussi facilement. Elle venait d'arriver dans cet endroit. Comment pouvait-elle être certaine que ce lieu n'était pas qu'apparence ? Que derrière ce brûlant soleil d'été et ces vitraux aux milles couleurs, ne se trouvaient pas des choses bien moins belles ? Que ferait-elle ici tout au long de sa vie ? Y avait-il vraiment des choses à faire ici ? Elle ne réfléchissait pas. Elle ne réalisait pas. C'était l'explication logique. Elle s'arrêtait aux apparences sans penser à ce qu'il y aurait après. Quand elle se retrouverait seule ici, avec ces êtres sans visage et ces personnes au comportement artificiel, que deviendrait-elle ?
« Je ne resterai pas ici. Cet endroit ne m'inspire pas confiance. Et puis, j'ai des choses à faire dans la réalité, voyez-vous. Des choses importantes. Je dois donc quitter cet endroit rapidement. Rester ici ne me ferait aucun bien. Ce lieu est... dangereux, dit-il d'une voix hésitante, poursuivant à voix haute sa réflexion plus qu'il ne parlait à Clair. »
Lucius avait un objectif qu'il se devait d'accomplir. Et ce n'était pas en restant là qu'il y parviendrait. Et puis... S'il admettait, un instant, avoir vraiment été transporté dans un autre monde, alors sa famille s'inquiéterait certainement pour lui. Il devait rentrer chez lui.
« Je n'essayerai pas de vous convaincre, dit-il en regardant vers les vitraux où, par transparence, il put observer l'aiguille des minutes avancer d'un cran. C'est à vous et à vous seule de choisir votre destinée. Mais, à moins d'avoir une existence abominable, je ne comprends pas comment on pourrait accepter de renoncer à tout ce que l'on a aussi simplement. »
Le jeune homme s'était montré bien plus honnête avec Clair qu'il ne l'avait au départ souhaité. Sans essayer de lui imposer sa vision des choses, il admettait néanmoins la juger.
Il attendait une réponse, cependant. Il se sentait confus. La chaleur lui faisait tourner la tête. Peut-être aurait-il dû boire un peu plus. Il avait envie de comprendre la position de Clair. Soit elle avait une raison, qu'elle ne lui communiquerait peut-être pas, soit elle ne comprenait rien. C'était certain.
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Sam 22 Juin 2013 - 8:41
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Mar 9 Juil 2013 - 21:15
Clair plongea ses yeux dans ceux de Lucius, un air déterminé sur son visage juvénile. Ses mains étaient resserrées en poings sous les sentiments qui l'animaient. Il était certain que sa décision était prise, aussi étrange qu'elle pouvait l'être aux yeux du jeune homme.
« L'unique chose qui m'appartient vraiment, c'est moi. Aussi, je vais rester dans ce monde. Vous devez sûrement me prendre pour une dégénérée, mais je ne me suis jamais autant amusée que depuis ma venue ici ! Une vie trop parfaite est ennuyeuse. Cependant, j'ai beau rester, je serais heureuse de vous aider à rentrer., expliqua-t-elle d'une voix haute et claire. »
Elle n'avait rien d'une « dégénérée », mais malgré tout, Lucius ne parvenait pas à avoir la conviction que cette femme était réellement normale. La façon dont elle disait ne jamais s'être autant amusée semblait surnaturelle. Pas que l'étudiant la soupçonne de mentir, mais il était certain qu'elle ne ressentait pas la même chose que lui face à cette atmosphère étrange. Peut-être avait-elle vécu d'autres choses que lui depuis son arrivée. Peut-être avait-elle simplement une vision de l'endroit différente de la sienne. Il ne le saurait pas de si tôt, probablement.
Elle lui proposait son aide, chose bien aimable puisqu'ils se connaissaient à peine. Lucius fut tenté d'accepter, par simple politesse. Assurément, il lui suffisait de retourner au quai où il s'était trouvé plus tôt et de voir si le train était toujours là. Sinon, il pourrait demander aux passants – bien qu'il n'en ait pas la moindre envie – s'ils savaient quand un autre train viendrait. Et, le cas échéant, il pourrait toujours retourner à l'hôtel où il avait été si bien accueilli et questionner les employés qui, sans aucun doute, se feraient un plaisir de lui répondre.
Alors, non, il n'avait pas particulièrement besoin d'aide. Et même si la proposition était aimable, il ne pouvait pas accepter. C'était lui qui venait au secours des autres. Pas l'inverse. De quoi aurait-il l'air s'il avait besoin que quelqu'un l'accompagne jusqu'au quais ? D'un enfant. D'un incapable. Il ne pouvait pas être dépendant des autres. C'étaient les autres qui devaient dépendre de lui. Ils se devait d'être au dessus d'eux et non le contraire.
Les habitudes qu'il avait pris devaient être respectée, n'est-ce pas ? Sinon, plus rien n'avait de sens. Lui qui n'était jamais le meilleur devait le devenir. Il ne pouvait pas se permettre la moindre incartade.
Le regard sombre, il baissa la tête pour que les rayons de lumière colorées cessent de l'éblouir et de le déconcentrer. Il serra les dents et les poings et poussa un soupir silencieux. Lui aussi avait pris sa décision.
« C'est très aimable, merci. Cependant, ce ne sera pas nécessaire, dit-il finalement en relevant le visage vers la jeune femme. Je vais retourner à l'arrêt de train, en espérant trouver là un moyen de rentrer chez moi. »
Lucius affichait alors un sourire radieux, son visage éclairé par le soleil étincelant, comme si tout allait bien. Mais tout n'allait pas bien. Rien n'allait bien.
Son cœur était compressé dans sa poitrine. Et la chaleur, bien sûr, n'arrangeait rien. Il voulait juste se reposer. Il voulait s'allonger au frais et dormir. Oh, il voulait se réveiller surtout. Il voulait comprendre que tout ceci n'était qu'une plaisanterie. Peut-être que s'il se sentait si mal, c'est parce qu'il n'y croyait plus. Plus du tout. Il pouvait se répéter tout ce qu'il voulait, il savait. Ce n'était pas un rêve. Cette théorie, après tout ce qu'il s'était passé, n'avait plus aucun sens. Tout était trop réel. Il avait senti la chaleur de la ville dès son arrivée, au point qu'il doive ôter sa veste. Il avait tenu des conversations sans le moindre problème. Il avait bu et avait senti le liquide se déverser dans sa bouche, désaltérant sa gorge sèche.
Était-il fou ? Était-ce la réalité ? Dans son esprit, la balance ne parvenait à se décider. Elle penchait. D'un côté, puis de l'autre. Encore et encore, sans pouvoir accepter aucune des possibilités.
Sa vision se troublait. La luminosité peut-être ? Fichu vitraux. Il n'aurait pas dû se mettre face à eux. D'un mouvement maladroit, il se tourna doucement, réalisant au bruit hésitant de ses pas sur le sol que son corps vacillait doucement. Il portait une main à sa tête. C'était la chaleur, assurément. Sa respiration devenait saccadée. Il lui fallait s'asseoir. Il fit un pas hésitant en arrière, précautionneusement.
Ce n'était pas du tout le moment de se sentir mal. Il avait bien réalisé qu'il n'allait pas bien, mais de là à penser qu'il s'agissait d'une chute de tension ou autre truc du style... Il devait dire à Clair qu'il allait bien. Il n'avait plus parlé depuis un moment. Peut-être s'inquiétait-elle ? Il ne le fallait pas. Il irait bientôt très bien. Il devait juste s'asseoir un peu, sur le sol s'il le fallait.
C'était la chaleur, rien de plus. Il l'avait toujours mal supportée. Il n'avait pas bu assez. Quelle négligence. Avec ardeur, Lucius refuserait d'accepter que la cause de son étourdissement puisse ne pas être uniquement celle qu'il laissait entendre.
« Tout va bien, marmonna-t-il à l'intention de Clair, bien que ses mots sortir beaucoup plus faibles et hésitant que prévu. La chaleur m'est probablement un peu montée à la tête. J'irai mieux... dans un instant. »
Il n'était plus temps d'hésiter. Il allait s'asseoir contre le mur et attendre que cela passe. Sa vision plus trouble que jamais, il posa sa main sur le mur, inspirant profondément puis fléchissant les jamb— Un bruit sourd retentit lorsque sa force le quitta brusquement, ses membres cédant sous son poids. Il s'effondra sur le sol de la tour, victime du malaise qui avait semblé grandir en lui depuis son arrivée ici et sa rencontre avec Clair.
Quelle ironie pour quelqu'un qui avait espéré quitter fièrement les lieux.
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Mar 27 Aoû 2013 - 13:05
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Mer 11 Sep 2013 - 20:00
Le choc parcourut son dos avant de venir résonner dans sa tête et cela suffit à le faire revenir à la réalité. Son corps tremblait légèrement et il se trouvait parcouru de sueurs froides mais, malgré la brève confusion qui l'envahit un instant, il allait mieux. L'anxiété et la frayeur qui semblait s'être construite en son esprit au cours des dernières heures paraissait avoir disparu, comme si ses doutes avaient été des briques qui, après avoir construit un grand mur d'incertitude s'étaient effondrées.
Il respirait rapidement, regardant tout autour de lui avant d'apercevoir Clair qui, penchée sur lui, lui tamponnait le front. Bien qu'il ne lui fallut que quelques secondes pour se remémorer où il était, qui était la jeune femme à ses côtés et ce qui lui valait de se trouver ainsi sur le sol, ce moment lui sembla être une éternité car il lui fallait réassembler toutes les pièces du puzzle, une par une, avant de comprendre.
« Lucius ? Ce n'est pas grave d'accord ? Essayez de vous calmer, ça va passer... dit soudain la voix de Clair – car c'était son nom – juste à côté de lui. »
Il ferma les yeux brusquement, embarrassé, et supposant que, si la jeune femme lui disait cela, c'est qu'il devait probablement afficher un air de panique. Ainsi, il espérait que, lorsqu'il rouvrirait les paupières, il aurait retrouvé son air composé habituel. Cependant, après s'être exécuté, il sembla qu'il ne pouvait faire disparaître de ses traits sa gêne, sa frustration et sa peur.
Car il avait bel et bien peur. Lucius était un homme qui aimait être maître de la situation. Il détestait que des imprévus viennent se placer sur sa route et le forcent à improviser, tout comme il détestait de pas savoir quoi faire. Et depuis son arrivée dans ce monde, à plusieurs reprises, il avait ressenti comme une impression bizarre. Il avait immédiatement supposé qu'il était simplement en train de rêver mais, plus d'une fois, cette certitude s'était retrouvée ébranlée. Pourtant, parce qu'il se refusait d'accepter une situation aussi irréaliste, dans laquelle il serait impuissant et vulnérable, il était parvenu à se convaincre que, réellement, il ne s'agissait de rien de plus qu'un songe.
Mais à présent, il savait. Il ne pouvait plus se mentir. Il avait bu tout à l'heure et sentit le liquide couler dans sa bouche. Il avait mangé et perçut la saveur de ses aliments. Pourtant, il était resté dans le déni, prétendant qu'il avait pu imaginer ces sensations. Mais il sentait encore dans son crâne le choc de son corps atterrissant sur le sol du plus haut étage de la tour et sa cheville qu'il avait légèrement tordu à ce moment là lui faisait mal aussi. C'était réel. Tout comme on se pince lorsque l'on se demande si l'on rêve, ces sensations désagréable étaient bien assez pour savoir ce qu'il en était.
Ce n'était pas un rêve. C'était la réalité. Et cela, plus que tout en ce moment, lui faisait peur.
Lucius se redressa vivement, manquant de renverser la pauvre Clair, toujours penchée sur lui. Quelle honte, quel ridicule ! Il s'était montré si faible et si fragile devant cette femme. Lui qui aurait dû mentir aux autres aussi bien qu'à lui-même avait brisé son masque de certitude et révélé sa faiblesse. Ah, oui, comme Lucius était faible ! Comme il était incompétent ! Peu importe à quel point il tentait de faire croire aux autres qu'il était meilleur qu'eux ou à quel point il tentait de se faire croire que les autres étaient moins bien que lui... S'il ne pouvait pas les persuader de ce fait, il ne pourrait pas non plus se persuader lui-même. Il fit quelques pas pour s'éloigner, tenant à présent parfaitement sur ses pieds. Prenant une expression calme, il se tourna alors pour, enfin, répondre à Clair.
« Ça ira, merci, dit-il d'un ton assuré. Comme je l'ai dit, la chaleur m'est un peu montée à la tête. Il n'est pas nécessaire de vous inquiéter pour moi. »
Bien sûr, en vérité, Lucius était très embarrassé par la situation, ayant certainement préféré pouvoir faire oublier les événements à Clair. Aucune personne normale, sans doute, n'aurait réagi ainsi, mais le jeune homme était très sensible et soucieux de l'image qu'il pouvait donner de lui-même.
« J'imagine que, puisque vous compter rester ici, je vais prendre le chemin des quais, et voir si je peux prendre le train dans l'autre sens, ajouta-t-il d'un air légèrement incertain. »
En effet, Lucius hésitait. Le simple fait qu'il se trouvait dans un monde parallèle au sien – car oui, il ne pouvait plus ne pas accepter la situation – était extrêmement mystérieux, et il doutait de pouvoir simplement rentrer chez lui comme si de rien n'était. Certes, cela ne coûtait rien d'essayer, mais le jeune homme préférait peut-être tenter de comprendre la nature de ces lieux et, surtout, la raison pour laquelle il s'y trouvait.
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Sam 14 Sep 2013 - 14:12
Lucius S. Aster
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Sam 5 Oct 2013 - 20:40
Entendant la voix de Clair, Lucius se tourna vers elle pour la trouver... par terre. L'incompréhension dut certainement se marquer sur son visage, alors qu'il se demandait s'il avait été tellement perdu dans ses pensées qu'il n'avait pas réalisé ce qui s'était passé juste à côté de lui. Mais rapidement, il balaya tout cela de son esprit, décidant qu'après tout, Clair pouvait faire ce qu'elle voulait, aussi bizarre cela soit-il.
« Et bien, j'aimerais bien vous accompagner. Je ne compte pas rester longtemps dans cette ville pleine de patins, puis il n'y a pas la mer ici. Si je vais à la gare avec vous, je pourrais voir s'il des trains circulent dans le reste de ce monde. Mais j'aimerais tout de même voir d'autres parties de cette ville... Enfin, me laissez-vous l'honneur de vous accompagner ? lui dit-elle gentiment. »
Si c'était elle qui désirait l'accompagner... cela ne devrait pas poser de problème. Il n'aurait pas voulu accepter qu'elle vienne lorsqu'elle présentait les choses d'une manière qui laissait croire que c'était pour l'aider. Mais si elle disait qu'elle voulait le suivre, juste parce qu'elle désirait se rendre au même endroit que lui, alors ce n'était pas un problème.
« D'accord, répondit-il simplement. »
L'étudiant baissa les yeux vers la jeune femme et acquiesça d'un faible signe de tête. Il y avait peu de chance pour qu'un train puisse le ramener chez lui, mais peut-être y aurait-il quelque chose d'intéressant là-bas malgré tout. Cependant, il faudrait ensuite qu'il rentre à l'hôtel. Il avait besoin de repos. De beaucoup de repos. Même s'il allait mieux, il se sentait toujours assez faible physiquement et ne pouvait attendre de dormir.
Dormir... Le simple fait de s'imaginer dormir dans ce monde, dans cette chambre qu'il avait brièvement visité un peu plus tôt, semblait anormal. Comme si Lucius n'était pas à sa place. Comme si, après tout, il n'était qu'un intrus. Que se passerait-il lorsqu'il se réveillerait ? Serait-il toujours là ? Et, si oui, les choses auraient-elles d'une quelconque manière changé ? D'ailleurs, sa fatigue et sa faiblesse était-elle si anormale ? Il avait supposé qu'il n'était pas si tard mais, qu'en était-il ? Même s'il avait eu l'impression en sortant de l'hôtel qu'il se trouvait au milieu d'une chaude après-midi d'été, c'était aussi le sentiment qu'il avait eu en arrivant. Plusieurs heures plus tôt, certainement.
Il jeta un coup d’œil à sa montre. Huit heures. Du soir ? Du matin ? Il avait terminé ses cours vers dix-huit heures et avait peu après pris le train. Si sa montre avait continué à tourner pendant tout ce temps, il était impossible que seules deux heures se soient écoulées. Cela voulait-il donc dire que – sans tenir compte de l'heure qu'il était dans ce monde – il était, pour lui, huit heures ? Qu'il était donc là depuis déjà quatorze heures ? Et que cela faisait plus de vingt-quatre heures qu'il n'avait pas dormi ?
Lucius porta sa main à son front. Si c'était le cas, cela expliquait bien des choses... Mais il aurait le temps de se poser des questions plus tard. Il était presque certain que sa perception du temps était faussée et peut-être sa montre ne fonctionnait-elle plus, maintenant qu'il avait changé de monde.
Secouant la tête et inspirant profondément, il décida d'oublier cela pour le moment. Pas la peine de se tracasser avec cela pour le moment. Il s'inquiéterait de tout cela plus tard. Ainsi, Lucius fit demi-tour et marcha vers le haut des escaliers avant de s'arrêter pour attendre Clair.
Clair Peccatrice
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Sujet: Re: Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster) Ven 25 Oct 2013 - 13:01
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Une tour qui donne l'heure ! (with Lucius S. Aster)